TEST de Resident Evil 4 Remake

Le jeu est sorti vendredi 24 Mars, et comme d’habitude notre test arrive après 2 parties de jeu réalisées, le voici !

Notez que ce test a été réalisé sur Playstation 5, après 2 parties en mode Normal/Standard.
Si vous n’avez pas encore fait le jeu, sachez que ce test contient des SPOILERS !

18 ans après sa sortie sur GameCube, Resident Evil 4 est de retour en remake, à la demande générale de ses fans.
Le jeu avait marqué un tournant dans la saga, et avait inspiré bon nombre de jeux par la suite, une véritable révolution pour l’époque, et lui succéder n’était pas un pari aisé que Capcom a décidé de tenir malgré tout !
Après les remake de Resident Evil 2 et Resident Evil 3, c’est tout logiquement que Capcom nous propose également celui du 4eme épisode.

Aventure en Europe, vacances Américaines…

Le scénario de base ne change pas: Ashley Graham, fille du président des Etats-Unis d’Amérique a été kidnappée et Leon S.Kennedy est envoyé à sa recherche pour la ramener au bercail saine et sauve.
La police locale amène Leon là ou les dernières informations auraient permis de localiser Ashley, dans le « trou du cul du monde » comme le disent eux-mêmes les agents de police qui accompagnent Leon sur place.
Très vite, ça dérape, un policier disparait après être descendu du véhicule pour satisfaire un besoin pressant, et Leon se retrouve à devoir le chercher et la rencontre avec les habitants n’est pas des plus cordiales puisqu’ils auront sacrifié ledit agent, la visite du village confirmera que l’accueil n’est pas leur point fort car il n’est pas des meilleurs lorsqu’il est effectué à grands coups de tronçonneuse, fourches et autres haches qu’ils veulent voir transpercer Leon.
Leon va devoir trancher dans le vif, et la population locale va diminuer drastiquement après son passage, une nouvelle visite des agents recenseurs sera de mise.

Cette entrée en matière du jeu donne le ton de ce Remake: Oui les graphismes sont un plaisir pour les yeux, retrouver ce village en haute définition est vraiment fantastique surtout lorsque l’architecture et le plan du village ont été conservés par rapport à l’œuvre d’origine, les connaisseurs s’y retrouveront de suite.
Des nouveautés sont apportées, mais par petites touches(mention spéciale pour la zone précédent le village), assez pour nous les faire apprécier comme des rajouts mais sans avoir à défigurer le jeu d’origine, et surtout pour nous surprendre régulièrement car qui aurait envie d’un jeu 100% identique ?
Les ennemis sont bien plus coriaces et malins, l’intelligence artificielle a fait d’énormes progrès et il est rare de pouvoir passer plus de 3 ou 4 secondes sans qu’un villageois soit dans votre dos prêt à vous fendre le crâne.
Peu nombreux sont les moments dans ce village ou il est possible d’utiliser la nouvelle capacité de Leon qui consiste à attaquer discrètement dans le dos de son adversaire avec son couteau pour une élimination furtive et gratuite en terme de munitions.

Nous comprenons rapidement que les habitants ne sont plus eux-mêmes, pas seulement agressifs mais dotés de pouvoirs et capacités dépassants le commun des mortels, la faute en revenant à un parasite qui leur a été implanté pour les contrôler tous, et créer une conscience commune dénuée de tout esprit de rébellion envers qui les contrôle.

Leon quitte le village vide d’habitants(pour la plupart décimés) et en proie aux flammes(ce qui deviendra une marque de fabrique de notre agent favori tout au long du jeu, politique de la terre brulée à son paroxysme), cherchant Ashley encore et toujours.
Le jeu proposera de nombreux défis(médaillons à trouver, ennemis spécifiques à abattre) et trésors à collecter(couronnes, horloges et autres pierres précieuses) comme dans le jeu original et nécessitant une partie plus longue pour s’y atteler, mais le jeu en vaut la chandelle car tout trésor revendu au marchand permet d’obtenir auprès de ce dernier de nouvelles armes et l’amélioration de leurs performances.
Car oui, le marchand est bien entendu de retour, toujours aussi ricaneur et taquin envers notre cher « étranger » comme il aime l’appeler.
Mais pour ne pas risquer de bloquer et/ou frustrer les joueurs, il sera cette fois impossible de l’abattre, on respecte les petits commerçants dans l’entourage du président !
Et il vous faudra bien plus d’une partie pour acheter toutes les armes et les améliorer, tout à un prix et ceux du marchand ne sont pas toujours bon marché, la crise économique n’étant pas encore touchée cette région du globe.

Sur son chemin, Leon rencontrera Luis, qui l’aidera plus d’une fois à se sortir de situations dangereuses, bien qu’il semble avoir ses propres objectifs dans cette aventure, tout comme Ada…Ada qui fait partie du grand casting de ce jeu, de retour après les événements de Raccoon City dans Resident Evil 2. Toujours aussi peu bavarde mais déterminée, elle a aussi une mission à accomplir, mais ne renoncera pas à donner à Leon un petit coup de main lorsque ce sera nécessaire tant que cela n’entrave pas ses plans.

Leon remettra la main sur Ashley dans l’église du village, qui a été enlevée pour qu’un exemplaire amélioré du parasite lui soit implanté avant de la rendre à sa famille qu’elle contaminera à son tour, permettant alors de contrôler petit à petit le monde entier pour le bénéfice d’Osmund Saddler qui n’est autre que le dirigeant de la secte des Illuminados et qui contrôle donc toutes les victimes du parasite.
Leon ayant aussi été infecté par le chef du village, il devient urgent qu’ils puissent trouver une solution pour se débarrasser tout deux de leur parasite avant de perdre totalement le contrôle de leur corps comme de leurs pensées de façon définitive.

Leon va donc parcourir de nombreuses zones aux décors divers et variés(une carrière, un lac, un village, un château, une ile fortifiée, des ruines, un laboratoire…) en protégeant Ashley ou en tentant de la retrouver car tout deux seront séparés de nombreuses fois, leurs ennemis ne désirant à aucun prix leur faciliter une fuite gratuite qui irait à l’encontre des plans de domination mondiale de Saddler.

Ce n’est qu’au prix de multiples efforts et de nombreux ennemis défaits que Leon pourra se débarrasser de son parasite ainsi qu’Ashley du sien, quitter cette zone de combat dangereuse et fuir avec la fille du président, non sans avoir mis fin en passant à la carrière de Saddler et sa secte, mais aussi de ses sbires comme par exemple Ramon Salazar qui n’est autre que le châtelain local lui aussi endoctriné par Saddler, ou encore Krauser qui n’est rien de moins qu’un ancien formateur de Leon en tant qu’agent spécial avec qui il avait fait une mission(Operation Javier, dans Resident Evil The Darkside Chronicles)dans le passé mais qui depuis a vendu son âme et son honneur en échange d’une force herculéenne due au parasite. Tous passeront l’arme à gauche, Leon étant intransigeant et peu récéptif au message de ces endoctrinés qui l’encouragent à rejoindre leurs rangs.

L’aventure est très agréable, l’action est quasiment non stop et bien gérée, les moments de répits sont peu nombreux mais appréciables pour souffler entre deux escapades en terrain hostile(et il reste les zones de sauvegarde/du marchand ou respirer si besoin).

Alors, point par point voyons ce qu’il en est de ce Remake !

Le Remake:
Capcom a parfaitement su adapter Resident Evil 4 en prenant le matériel d’origine tout en lui donnant des extensions(scénario, personnages, zones de jeu, gameplay) d’aventure pour rendre l’aventure plus prenante et logique, sans pour autant rallonger artificiellement la durée du jeu ou minimiser une séquence ou un personnage.
Mention spéciale à la zone du lac et au château qui proposent un vrai renouvellement des énigmes/combats de boss et du chemin parcouru, beaucoup moins linéaire.
Fini les QTE à outrance, il y en a mais dans une moindre mesure et plus à la portée de tout le monde sans pour autant virer dans la facilité.
Un fan du jeu de 2005 prendra plaisir à retrouver ses repères très régulièrement tout en les perdant tout aussi souvent par de belles innovations qui permettent la surprise et la peur comme on les attend d’un tel jeu. Quelqu’un qui découvrira le jeu avec ce Remake ne sera pas du tout dépaysé mais au contraire de suite mis dans le bain avec aisance sans se sentir perdu.
On sent que contrairement aux Remake de Resident Evil 2 ou Resident Evil 3(que j’apprécie pourtant beaucoup), Capcom n’a pas lésiné sur les moyens et a pris le temps pour ce jeu, et n’a pas amputé de zones que les fans auraient remarquées, il n’y a pas non plus ce syndrome ou l’on ressent que la fin arrive beaucoup trop rapidement par rapport au reste du jeu, comme si le timing de production du jeu ne laissait pas d’autre choix que de le finaliser en l’état sans pourvoir offrir tout ce qui était prévu dans le cahier des charges d’origine(comme par exemple le laboratoire de Resident Evil 2 Remake qui m’avait donné cette impression d’être très court, ou encore le beffroi ou le parc disparus dans Resident Evil 3 Remake).
Le respect du jeu d’origine, mais en ayant sa propre identité qui lui est indispensable.

La coopération avec Ashley:
Dans le jeu d’origine, Ashley était un boulet disons le. Elle hurlait, se mettait régulièrement dans la ligne de mire de Leon qui la tuait par mégarde, bref elle ne servait pas à grand chose et était plus une gêne, bien que ce fût en partie voulu. Nous étions plutôt contents de l’enfermer dans un conteneur de poubelles, là au moins elle ne nous dérangeait pas.
Dans ce Remake, outre le personnage retravaillé sur lequel je reviendrais plus tard, une fois de plus l’intelligente artificielle fait des progrès notoires permettant de l’avoir à ses côtés, lui donner des ordres(rester au plus près, rester à distance, se cacher dans un casier) sans se dire qu’elle sera toujours un handicap à l’aventure.
Bien qu’elle puisse parfois se retrouver entre vous et les ennemis lors d’affrontements, cela ne reste que très rare dans une partie, et l’entraide avec elle parait de suite plus évidente, ce n’est plus du baby-sitting mais bel et bien de la coopération

Les Armes:
Comme dans le jeu d’origine, elles sont nombreuses et variées, du pistolet au lance roquette, les armes s’obtiendront dans le jeu, à l’achat auprès du marchand, en bonus selon certains critère spécifiques.
Les munitions pouvant être craftées, une nouvelle gestion de ses armes est primordiale outre la gestion de l’espace d’inventaire avec la mallette(qui pourra être agrandie au cours de l’aventure).
Quelle munitions fabriquer ? Pour quelle arme ? Quel est l’ennemi contre lequel cette arme sera adaptée ?
Quelle arme vais-je acheter ? Laquelle vais-je améliorer ? L’argent n’est pas illimité et des choix devront être faits pour être au plus efficace et s’en sortir vivant !

Profondeur des personnages et du scénario:
Une des grandes réussites de ce Remake d’après moi.
Les personnages ont été travaillés avec plus de précision, ainsi on apprends plus encore sur la genèse des Illuminados avec Saddler, sur le passé de Luis avec Umbrella puis Saddler sans parler des phases de jeu plus nombreuses en sa compagnie, sur l’histoire de Ramon Salazar et ses antécédents l’ayant amené à adhérer aux Illuminados, sur Krauser et ses liens avec Leon, sur Ashley pour la rendre plus humaine, et quelque peu sur Ada également même si ce dernier point sera sans doute à pondérer avec le futur-DLC reprenant son aventure à elle, qui avait été nommé « Separate Ways » et « Assignement Ada » en Europe.
L’histoire devient plus logique, et permet de former un ensemble beaucoup plus cohérent que dans le jeu d’origine, les personnages ne sont plus seulement des figurants étant présent du chapitre X au chapitre Y, ils ont leur rôle petit ou grand dans l’histoire globale.
C’était indispensable pour le jeu que de mettre tout cela en adéquation avec ses ambitions, et c’est bel et bien fait !
On notera juste une Ingrid Hunnigan un peu moins présente que dans le jeu d’origine je pense, sans que cela ne soit vraiment problématique.

Les clins d’œil à l’œuvre d’origine:
Ils sont nombreux et les fans sauront les retrouver, impossible de tous les lister mais en voici quelques uns que j’ai été ravi de voir:
-Le village, quasiment reproduit à l’identique que dans le jeu d’origine, mais reliftée version 2023.
-Tentez de tirer dans le lac avant le combat ou se situe Del lago…même résultat qu’en 2005.
-Le chien, le fameux chien à sauver est de retour, combat contre El Gigante inclus!
-Sur le stand de tir, Ashley assise sur le tonneau en prenant la même pose que dans les visuels promos du jeu de 2005.
-Etc…

La difficulté:
Une de mes grandes craintes était de me sentir trop « à l’aise » avec ce Remake, en connaissant les lieux, les événements, les personnages, l’histoire car ayant terminé X fois le jeu en 2005.
Peur infondée, puisque non seulement seul le village au tout début propose un environnement énormément similaire au jeu d’origine, et par ce que les ennemis sont bien plus retors !
La difficulté monte au fur et à mesure des chapitres, et me concernant la mort m’a surpris lors du chapitre 7 alors que jusque là elle n’avait jamais frappé à ma porte les précédents chapitres !
Je ne parle que du mode Standard que j’ai testé lors de mes 2 parties mais qui donne tout de même une bonne idée de la difficulté à attendre: vous ne serez pas en manque de munitions sauf si vous ne prenez pas le temps et viser et les gaspillez, ou si vous n’utilisez pas la bonne arme contre le bon ennemi.
Mes parties n’ont pas été faciles sans pour autant me paraitre difficiles, le curseur a très bien été placé sur l’échelle de la difficulté.
Le mode Hardcore m’attends désormais, ce sera sans doute une autre histoire…

La Bande Son:
On reconnaitra agréablement les morceaux d’origines retravaillés ainsi que de nouvelles créations, on se plaît à écouter ces morceaux qui collent à l’ambiance des lieux et annoncent l’arrivée iminente d’une salve d’ennemis prêts à en découdre.
Parfois, seul le silence règle sans musique de fond, et c’est aussi un générateur d’ambiance car seuls les bruits courants sont perceptibles(pluie, vent, pas…)et permettent de créer un climat bien spécifique.

Durée de vie:
Là encore, excellente surprise.
Une 1ere partie durera entre 10h et 15h, pourquoi un tel écart ? Cela dépendra si vous désirez simplement terminer la quête principale ou si vous voulez tout fouiller, faire les quêtes annexes, tout améliorer dans votre équipement, trouver les trésors cachés dans chaque zone, car tout cela peut prendre un temps incroyable mais pas du tout inutile.
La possibilité de « Nouvelle Partie + » qui vous permettra de récupérer nombre de bonus/capacités gagnés lors de votre 1ere partie, permet encore de trouver les secrets et trésors qui vous avaient échappés mais aussi d’acheter et finir d’améliorer vos armes.
Et puis les niveaux de difficulté couplés à une note en fin de partie permettent là encore de corser le challenge pour atteindre le rang S+ !
Les jeux bonus au stand de tir du marchand sauront également vous détendre entre deux massacres de parasites, et le DLC gratuit du mode « Mercenaries » augmentera encore le temps de jeu.
Vous l’aurez compris, des heures et des heures de jeu en perspective !

Conclusion:
Je peux le dire, je n’ai jamais été un grand fan de Resident Evil 4 en 2005 à sa sortie, mais j’aime être surpris et laisser la chance aux jeux, comme je l’ai fait pour ce remake car les trailers et vidéos de gameplay m’avaient donnés envie.
J’aurais eu tort de m’en priver, car il apporte vraiment une autre dimension d’horreur et de survie au jeu que j’apprécie beaucoup dans ce remake.
L’aventure est loin d’être courte et vous promets des heures de bonheur, et bien qu’ayant déjà 2 parties à mon actif j’ai encore envie d’y retourner pour compléter ma collection de bonus c’est vous dire !
Je ne peux que vous le conseiller, que vous ayez apprécié ou nom l’épisode d’origine, que vous ayez ou non déjà joué à un épisode de la saga, c’est une bien belle réussite qui prouve que Capcom sait produire des jeux de qualité quand ils s’en donnent les moyens.
Pari réussi pour Capcom, à reproduire absolument pour les futurs opus de la saga!

Sur Playstation 4, Playstation 5, XBox ou PC, il serait tort de vous priver des aventure de Leon !

Le mot de la fin ?
Maintenant Resident Evil CODE: Veronica Remake, Capcom pensez aux fans qui en rêvent.
Après un tel remake, impossible de ne pas y penser !

William Birkin

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